« Les progrès de la médecine ont donné à l'humanité une espérance de vie moyenne de six cent ans, qui sera sans doute bientôt prolongée jusqu'à mille. Mais la mémoire n'a pas suivi : n'y subsistent que les souvenirs les plus récents, ceux qui couvrent l'étendue d'une durée de vie jadis "normale".
Dans ces conditions, que devient l'histoire, lorsqu'elle est écrite par des gens qui l'ont à la fois vécue et oubliée ? C'est l'énigme que pose la découverte, sur Pluton, d'un mystérieux monument : un cercle de gigantesque blocs de glace. Scintillant dans la pâle lueur du lointain soleil, "Icehenge" défie toutes les explications. Quel rapport cette construction entretient-elle avec la révolte qui, jadis, a enflammé les colonies martiennes ? Qui en est le constructeur et pourquoi l'histoire officielle n'en montre-t-elle nulle trace ? »
Lu pour mon cours sur la science-fiction.
Je dois avouer que j'ai toujours cru ne pas aimer les récits de "Space opéra" ou de "Planet opéra", c'est-à-dire pour résumé très brièvement, des récits qui se déroulaient dans des planètes étrangères à la Terre. Je me suis trompée ! Ce livre de Robinson m'a accrochée, suffisament pour être captivée puis d'être frustrée à la fin - parce qu'il faut bien le dire, sans spoiler, que la fin n'apporte aucune réponse.
Le livre est séparé en trois parties, celle d'Emma la résistante martienne, Hjalmar Nederland professeur révolté contre le système en place mais qui profite des largesses de son amant haut placé et finalement Edmond Doya, le petit fils de Hjalmar qui se révolte contre les théories de son aïeul. Trois parties, trois visions des choses d'un monde en évolution et à trois moments différents.
Pour ma part, j'ai préféré la première partie, celle d'Emma, parce que les évènements qui la force à changer sa vie sont plus personnels, plus près d'elle. Ceux de Hjalmar et d'Edmond sont davantage reliés au domaine du travail, donc un peu moins intime, du moins de mon point de vue.
C'est un récit intéressant qui apporte plus de questions que de réponses... Finalement, on ne saura jamais c'est quoi Icehenge ! En fait, on le visite souvent, c'est détaillé, mais le pourquoi et par qui, on ne le saura jamais. C'est un petit point négatif, mais qui n'enlève rien à la valeur du récit.
Kim Stanley Robinson, Les menhirs de glace, éditions folio s-f, 1986, 427 p.