« Je m'appelle Antoine. J'ai dix ans et je suis musicien. Je vis avec Blaudelle dans un studio qui a des kilomètres de long sur des kilomètres de large. »
C'est comme ça que le roman de Jacques Savoie commence, tout en simplicité. Quoi dire sur ce livre... ? Lecture obligatoire pour un cours de genres narratifs (I - si ça interesse quelqu'un !), j'étais persuadée de ne pas aimer ça. Dès les premières pages, une petite lanterne d'alarme s'est mise à clignoter *j'aime pas ça ! J'aime pas ça ! J'aime pas ça !* mais comme c'est obligatoire....
Bien m'en a pris (c'est bizarre comme tournure de phrase... Je vois presque mes profs écrirent dans la marge : "Syntaxe!") parce que quelques chapitres plus loin, je me suis surprise à suivre avec enthousiasme les pensées et la manière d'être de chacun des personnages. C'est court - heureusement - mais cette longueur permet de connaitre les liens et les pourquoi de cette famille, un peu à la façon d'un air de jazz, une musique qui hante les pages, du récit de Céleste jusqu'à la fin pour la grande réunion autour du piano dans le hall du Grand Théâtre.
Le point de vue de l'enfant est interessant... mais je déteste ça ! Je n'aime pas du tout ces grands auteurs qui essaye d'écrire les pensées d'un enfant... On a jamais l'impression que c'est juste. Soit c'est trop sérieux et on se dit que c'est pas naturel, soit c'est carrément enfantin... Une chance, le livre n'est pas axé juste sur ce regard, tous les personnages y passe, donc ça allège la narration.
En bref, j'ai bien aimé... mais c'est pas un livre qui va me rester. Y'a pas vraiment d'action, on ne fait que visiter les souvenirs des uns pour les interpréter avec ceux des autres... Un beau récit, mais qui n'apporte rien, qui ne me laissera rien...
En tout cas, je ne vous le conseille pas vraiment pour découvrir la littérature québécoise (ou du Nouveau-Brunswick, d'où l'auteur est originaire).
Les portes tournantes, Jacques Savoie, Boréal compact, 1990, 160p.