« "Sous bien des aspects, j'étais une femme indépendante, écrit Alice Steinbach. Récemment, toutefois, j'avais commencé à comprendre que, même si je disposais de mon argent et de mon temps, je demeurais en quelque sorte dépendante. Avec les années, j'avais pris l'habitude de me conformer à l'idée que les autres se faisaient de moi comme mère, fille, épouse, ex-épouse, journaliste, amie. J'avais à présent envie d'abandonner ces rôles, au moins pour quelques temps, et de découvrir quelle personne apparaitrait."
C'est ainsi qu'Alice se retrouve à Paris un matin du mois de mai, première étape d'un périple qui la conduira à Londres, à Oxford, à Milan et à Venise où elle retrouve son tendre ami japonais rencontré dans le train pour Giverny.
Servi par une écriture sensible et impressionniste, ce "voyage d'une femme indépendante" nous transporte instantanément dans une quête intérieure : un voyage inoubliable à la redécouverte de soi. »
C'est beau ce qu'on peut raconter sur la quatrième de couverture pour vendre un livre ! Je crois que c'était mieux avec les dos en cuir, totalement vierge de toute prétentions marketing. Attention, j'ai bien aimé ce récit qui se situe entre l'introspection et le carnet de voyage. Mais finalement, pas plus que ça. Je veux dire par là que ce n'est pas un livre qui a marqué ma vie, qui m'a fait réfléchir intensément sur le sens de l'existence et sur les choix que nous faisons et je ne crois pas que c'était là le but. Mais quoi alors ? Il manquait un petit quelque chose, ce petit quelque chose dont on ne connait pas nécessairement la recette mais qui apporte un côté auquel on ne peut pas résister... Ce qui fait la différence entre le livre qui ne nous quittera plus et celui qu'on abandonnera aux curieux dès que l'occasion se présentera...
Mais ce fut un bon moment de lecture ! Ça m'a donné envie de voir ailleurs, de voyager avec l'auteur parce que, comme il est écrit dans le résumé, c'est une écriture impressionniste, par petite touche. Par exemple la description de sa chambre d'hôtel, la place sur laquelle la narratrice croise un couple qui danse, la lumière dans différents endroits à différents moments de la journée... Très joli !
Un matin je suis partie, Alice Steinbach, Gallimard, 2002, 357 p.