En général, je lis de tout. J'aime bien mélanger, explorer et découvrir des trucs qui vont faire vibrer ma petite corde sensible. Par contre, il y a un truc que je n'approche pas, ce sont les biographies. Je ne vois pas l'intérêt de lire la vie des gens en général, ou plus particulièrement quand ce sont des célébrités quelconque. Ce n'est pas parce qu'ils incarnent (en ce qui concerne les acteurs) des personnages plus grands que nature, qu'ils sont rendu sexy ou merveilleux par ces magiciens de l'écran qu'ils le sont forcément. Et finalement on se rend compte qu'ils sont comme n'importe qui et ça devient terriblement banal.
Bref, j'aime pas les biographies.
Évidemment, comme chaque règle a son exception, j'ai découvert l'auteure Mireille Havet, jeune artiste plus grande que nature qui a eue une vie tout comme une mort précoce et noyé dans l'excès, comme c'est le cas de la majorité des grands génies.
Mireille Havet nous a laissé que peu d'oeuvres, mais c'est surtout dans son Journal qu'elle se dévoile et nous montre un talent que nous ne pourrons pas vraiment profiter. C'est écrit avec lyrisme et de nombreux passages ont fait échos à des réflexions que je me faisait dans ma propre vie.
C'est écrit dans le format d'un journal intime, mais les éditeurs ont quand même travaillés à écrire un annexe présentant toutes les références obscures pour le lecteurs. C'est très intéressant et on voit le début des années vingt par les yeux d'une artiste lesbienne en dehors des normes. C'était vraiment tout un personnage...
C'est donc une lecture particulière, peut-être pas pour tout le monde, mais pour ceux qui n'ont pas froids aux yeux ! Cliquez ici pour avoir plus de renseignements !
« À force d'exigence et de retombements, de projets et de défaites froides comme l'averse qui donne la fièvre dont on crève à vingt ans, je n'attends plus rien que moi-même, ma belle petite âme que parachève et paraffine chaque jour la vie parisienne et son fouet à neuf queue. Je suis un jouet entre les mains, les lèvres des foules, où mon nom, ma petite identité qui aspirait au lyrisme est balancée comme un numéro de foire, une attraction vernie qui ne coûte pas cher. Je suis la barque haletante et fracassée sur la mer sans étoile, où nous naviguons de compagnonnage avec les lames mauvaises, lourdes comme l'huile, et les petits poissons changeants qui se cachent dans la lune selon les marées. Hélas !... - 11 janvier 1919 »
Journal 1918-1919 de Mireille Havet au éditions Claire Paulhan, 2003, 250 p.